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“Trajectoires d’écoute” un entretien par Thomas Demoulin

Pierre Dhainaut par Jean-Marie Dautel pour la bibliothèque municipale de Lille
Pierre Dhainaut par Jean-Marie Dautel pour la bibliothèque municipale de Lille

Délicatesse du pinceau, rythme du vent : Pierre Dhainaut a toujours écrit à la main. Depuis Le Poème commencé, paru en 1969 au Mercure de France, et jusqu’à son livre Ici qui vient de paraître aux éditions Arfuyen, la voix du poète ne cesse de s’écrire en écoutant les souffles.
Vents de la Mer du Nord, bruissements des arbres, respirations des vivants : ce sont eux qui nous apprennent à parler. Conservant ainsi leur préséance, les mots de Pierre Dhainaut sont des indices de présences, des « levées d’empreintes », comme il l’a écrit (Arfuyen, 2008).
Le plus taoïste de nos poètes contemporains reste par là même un poète du soulèvement : le plus ténu, le filet d’air, est aussi le plus résistant, le puissant courant qui libère la parole des gangues artificielles dans lesquelles nos institutions croient pouvoir l’enfermer.
Pour Pierre Dhainaut, lire et écrire participent de la même ascèse. Pour le festival Résonances, il revient sur ses lectures, autant de trajectoires d’écoute, initiatiques et constitutives d’une œuvre des plus remarquables de la poésie française contemporaine.
Cet entretien a été réalisé chez lui, à Dunkerque, le 15 mars 2021.

Épisode 1/4

Pierre Dhainaut évoque sa lecture de Victor Hugo. Il y découvre l’immensité de l’Océan, le flux et le reflux perpétuels des êtres. L’auteur des Voix intérieures lui offre un premier contact avec la poésie et suscite des intuitions séminales.

Épisode 2/4

Le poète raconte la crise qui va habiter sa recherche et qui, aujourd’hui encore, lui donne son dynamisme. Les protagonistes en sont Tzara, les Surréalistes avec, en tout premier lieu, la figure amie de Jean Malrieu, et, comme à l’opposé, le poète Bernard Noël.

Épisode 3/4

Pierre Dhainaut revient sur la résolution de cette crise. C’est pour lui l’occasion d’un hommage à Octavio Paz et à Yves Bonnefoy. Le poète souligne aussi le rôle essentiel de la musique, notamment extrême-orientale, dans cette confiance renouée avec les mots.

Épisode 4/4

Le dernier épisode de la série approfondit l’apport de la poésie d’Orient (Chine et Japon). Pierre Dhainaut y voit l’exemple le plus éclatant d’un art capable de manifester l’infini dans la plus grande concision. Il termine par une lecture de « Trois Dédicaces », extraites de son dernier livre, Ici, paru chez Arfuyen.

Production / réalisation : Thomas Demoulin

Montage : Emilie Bergogne

 

Thomas Demoulin

Thomas Demoulin, qui collabore régulièrement à diverses revues de poésie contemporaine au côté de Pierre Dhainaut, s’intéresse particulièrement à la réalité de l’écriture en dehors de l’industrie de l’édition. Il a dirigé, aux Hommes sans épaules, la publication de poèmes de Bernard Hreglich et de Gérard Mordillat.

Lecteur fidèle de Pierre Dhainaut, il entretient avec lui une correspondance continue depuis plus de 10 ans.

Bibliographie des œuvres lues par Pierre Dhainaut (dans l’ordre de l’émission)

Ainsi parlait Victor Hugo, Dits et maximes choisis et présentés par Pierre Dhainaut, Arfuyen, 2018 Victor Hugo, « Une nuit qu’on entendait la mer sans la voir » in Les Voix intérieures, 1837. Jean Malrieu, extrait du Château Cathare, Seghers, 1972, réédition dans Libre comme une maison en flammes, œuvre poétique, édition de Pierre Dhainaut au Cherche Midi, 2004. Li Po, poèmes traduits par Hervé Collet et Cheng Wing Fun, extraits de Werner Lambersy, Poèmes du pays simple, La Renaissance du livre, 2001. Les Haïkus, traduction de Roger Munier, Préface d’Yves Bonnefoy, édition Fayard. Pierre Dhainaut, « Trois dédicaces » in Ici, Arfuyen, 2021.

Bibliographie complémentaire

Pierre Dhainaut, La Parole qui vient en nos paroles, L’herbe qui tremble, 2013 Pierre Dhainaut, Un art des passages, L’herbe qui tremble, 2017 Ces deux livres forment un diptyque rassemblant l’essentiel des articles critiques de Pierre Dhainaut, lecteur de Victor Hugo, Jean Malrieu, Bernard Noël, Octavio Paz, Tristan Tzara, Yves Bonnefoy, de bien d’autres encore… Si profonde est la forêt, anthologie de la poésie des Tang, traduite et présentée par Guomei Chen, préface de Pierre Dhainaut, Les Deux-Siciles, 2020 Sabine Dewulf (dir), En regard, à l’écoute, la poésie de Pierre Dhainaut à travers les livres d’artiste, Invenit & Ville de Lille, 2021 (à paraitre le 12 avril)   En avant-première, le poète Pierre Dhainaut nous avait également proposé la lecture d’un texte spécialement écrit pour le Festival Résonances : https://resonances-festival.fr/avant-premiere-resonances-2021/